C'est en 1926 que s'ouvrirait l'histoire du long-métrage d'animation, avec un film de silhouettes réalisé par Lotte Reiniger, Les Aventures du Prince Ahmed. Comme s'il ne suffisait pas que l'animation se situe d'emblée à la croisée des arts, complexifiant sa définition (quelle serait la tradition prégnante, celle du cinéma ou de la peinture ?), son arrivée dans la catégorie du long-métrage met en jeu une nouvelle dialectique : cinéma ou théâtre ? Cette sempiternelle interrogation trouve son origine dans le théâtre d'ombres européen, qui consiste en la projection, sur un écran, d'ombres produites par des marionnettes interposées entre cet écran et une source de lumière. Les ombres évoluent dans l'espace circonscrit de la toile, qui souvent se présente bordée d'un castelet.