Un regard aiguisé et avisé sur l'école - 03/02/2012
L'enseignant Guy Belleflamme a connu tous les réseaux. Il a enseigné dans le libre et dirigé des écoles libres. En homme libre.
Sur la couverture, le nom de l'auteur : Guy Belleflamme. Un nom qui va réveiller pas mal de souvenirs à Biron-en-Condroz, le dernier lieu d'affectation comme directeur de cet enseignant qui se veut libre, qui l'a toujours été et qui l'est toujours, le livre en témoigne. Bas les masques, Guy Belleflamme a dirigé, à Ciney, l'Institut de la Providence. Arrivé à l'âge de 73 ans, il jette un regard un demi-siècle par-delà le Pacte scolaire et le concile Vatican II. Ses anciens collègues et amis, ses anciens élèves, dès les premières pages auront reconnu, si pas la patte de ce licencié agrégé en philosophie et lettres de l'Université de Liège, au moins sa gouaille. Et sa sincérité. Derrière une sévérité qui n'est qu'apparente, Guy Belleflamme cache une figure sympathique. Au long de 260 pages bien tassées, il retrace sa vie d'enseigné et d'enseignant. Un enseignant qui a eu la chance de diriger des écoles secondaires. Et de vivre ses jeunes années sur les bancs d'une école primaire communale, à Blégny-Trembleur, puis d'un collège catholique à Visé.
Des interrogations,des réponses
Outre les souvenirs accumulés au long des années, on retrouve pas mal de questions sur l'enseignement belge. Sur son organisation, dès le fondamental. Écoles primaires officielles ou neutres séparées d'une centaine de mètres, certaines réservées aux filles, d'autres aux garçons, formation des instituteurs, rôle des inspecteurs, etc. Des constats aussi sur l'enseignement libre, les pouvoirs organisateurs, l'influence des prêtres-professeurs sur leurs élèves dont ils étaient souvent les directeurs de conscience quand ce n'était pas autre chose, l'arrivée des professeurs laïcs, la guerre scolaire et le Pacte qui en est sorti. Guy Belleflamme se lance aussi dans des considérations sur les réseaux, leur utilité, sur une éventuelle nécessité de les fusionner, sur le rôle de l'enseignement secondaire qui devrait s'occuper plus de former que d'enseigner, sur les grèves des années 90 et sur les enseignants pour qui enseigner serait devenu plus un métier qu'une vocation, sur les manuels scolaires, le redoublement de classe etc.
Michel MOTTE (L'Avenir)
Michel Motte
HTTP://WWW.LAVENIR.NET/ARTICLE/DETAIL.ASPX?ARTICLEID=DMF20120203_00113735, février 2012
Un regard aiguisé et avisé sur l'école