Pauline est née rue de l’Enfer : pas de chance. Dans le quartier du marais. Pas celui de Paris. Pluie, boue et le petit peuple du désastre : quelques brutes humaines s’agitent au fond d’une campagne qui n’en est plus vraiment une, depuis que l’industrie est passée par là.
Par une nuit trop arrosée, sa mère disparaît dans les marais. Alors, Pauline se débrouille comme elle peut pour s’extirper de là. Bonnes soeurs, satyres, alcooliques, sa route ne croise pas toujours ce que la région fait de meilleur.
Heureusement, certaines rencontres sont plus favorables comme celle de ce grand ado dégingandé ou de Carlo, qui la fait entrer chez Google comme femme de ménage. Dehors, c’est le déluge. Au moins, Pauline sera au sec pour le raconter.
Flirtant avec la dystopie et le roman noir social, ce voyage sinistre mais haut en couleurs fait entendre une des voix que peuvent prendre les moins-que-rien.
François Filleul enseigne le français comme langue étrangère dans l’enseignement de promotion sociale à Bruxelles. Amoureux des légumes, du punk wallon et de photographie, il est l’auteur d’un polar, Poissons volants (prix Fintro, 2019) et d’un recueil de nouvelles, Kayak, compost et rock’n roll (Academia, 2021).