Depuis vingt ans, la question de l'immigration suscite un intérêt croissant en Europe. En dépit de la part structurelle prise par les femmes dans l'immigration, leur présence a été occultée et marginalisée tant dans les médias, les discours et les mesures politiques que dans la recherche sur l'immigration.
Cette étude se veut une tentative de rétablir l'équilibre en démontrant que les expériences des femmes d'origine étrangère installées en Belgique se distinguent de celles de leurs congénères masculins et de celles des femmes autochtones. En effet, parce qu'elles se situent à l'intersection d'un réseau complexe de relations raciales ou ethniques, de genre et de classe, elles occupent une position singulière au sein de la société belge. La compréhension de leur situation passe, dès lors, par l'examen des relations évoquées qui les placent dans une position plus vulnérable. Notre étude se penche en particulier sur les femmes issues des immigrations marocaine, turque et congolaise, insérées dans l'espace public, et plus précisément des femmes actives dans l'espace associatif et politique.