Nous détestons trop la Russie comme nous adorons trop l'Amérique. Quel que soit le régime en place, ces deux pays poursuivent leur « troisième guerre froide », avec l'Europe comme enjeu. Géographiquement, cette dernière est certes indéfendable, mais tragiquement truffée d'armes nucléaires américaines ; en cas de guerre, sa population serait alors éliminée. Son indépendance ne pourrait se créer qu'en refusant son statut actuel de quasi-satellite de Washington et en se resituant dans un monde multipolaire.
Nicolas Bárdos-Féltoronyi est professeur émérite de l'Université catholique de Louvain. Il est auteur ou co-auteur de 45 livres et de 220 articles de caractère principalement de géopolitique.