« Ces dix petits grains de terre. Que Dieu a dispersés au milieu de la mer » sont deux strophes de la morna Cabo Verde Terra Estimada et qui apparaît sur l’album La Diva aux pieds nus, de Cesária Évora.
Malgré sa petite taille, la complexité du Cap-Vert s’exprime dans la multiplicité des lectures et des interprétations auxquelles l’histoire et le processus de formation sociale capverdienne ont été soumis. Dans cet ouvrage, Cláudio Furtado nous livre une leçon époustouflante de méthodologie, d’épistémologie et de réflexions théoriques sur la pratique de la socioanthropologie en proposant une synthèse originale, ancrée et critique des conditions du savoir par et à partir du continent africain.
Un livre-thérapie, notamment pour les anthropologues et les géographes, porteurs de disciplines qui furent particulièrement compromises dans les sciences coloniales, au point à l’indépendance, d’être rejetées d’universités africaines. Depuis le Cap-Vert, l’auteur s’attelle à penser les conditions de la recherche en sciences sociales dans les pays qui furent colonisés et les conséquences du non-ancrage de nombreux modèles théoriques capverdiens à la réalité empirique et à l’histoire effective du pays.
Cláudio Alves Furtado est socio-anthropologue, professeur à l’Université du Cap-Vert. Il fut président de l’Association internationale des sciences sociales et humaines en langue portugaise (AICSHLP) et membre du Comité exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA). Ses travaux de recherche portent sur le développement rural, la pauvreté et les inégalités sociales, l’histoire et les théories sociales.